Pourquoi le livre electronique compte

Posted on dim. 22 juin 2014 in thoughts

Pourquoi ai-je choisi le livre électronique ?

eBook

Le plaisir de lire

La lecture est pour moi un plaisir que je partage avec de nombreuse personnes.
Je ne vais pas ici énumérer les bienfaits de cette activité mais plutôt m'intéresser sur les vecteurs par lesquels elle se fait.
Je les partage en deux catégories:
1. Le numérique (ordinateur, tablette, livre électronique) 2. Le digital (papier).

Je suis un consommateur de livre sur format numérique et plus précisément sur livre éléctronique. Ce dernier fait néanmoins apparaître de nombreuses réticences parmi les lecteurs de livres papier.
Les arguments avancés sont plus ou moins les mêmes.
Je vais m'attacher à les analyser et vous fournir ma vision des choses en tant qu'utilisateur assidu du livre électronique.

L'argument financier

Cet argument consiste à avancer le prix "élevé" des eBooks (ne pas comprendre le support mais bien le livre en format electronique).
Elevé par rapport au prix qu'aurait souhaité le client.
Il n'est pas rare de tomber sur un tel qui dénonce un vol voir milite pour une quasi gratuité du format électronique.
Mais pourquoi donc ? Pour la simple et mauvaise raison que le format électronique est dématérialisé.
Or si le livre ne nécessite pas de coût de fabrication ou qu'en tout cas qu'il devienne dérisoire, il est tout à fait normal que le prix baisse considérablement. CQFD La réalité est comme souvent un peu plus complexe.
Cet argument repose sur une prémice non dite mais implicite : Une grande parti du prix du livre réside dans son coût de fabrication. Ce qu'il y a de plus précieux ou coûteux dans un livre serait donc le papier sur lequel on l'imprime ?
Que devient le travail intellectuel des auteurs ? Le travail de recherche et la prise de risque des maisons d'éditions ?
Quoi qu'il en soit il y a un fait indéniable: le format electronique est systématiquement moins cher que le format papier neuf.
Autre fait important à avoir en tête. Le code de la propriété intelectuelle français garantit un passage dans le domaine publique d'une oeuvre 70 ans après la mort de son auteur.
Concrètement cela veut dire qu'une myriade de classiques est librement disponible sur les différentes plateformes de téléchargements d'Ebooks.
Le compte de Monte Cristo, les Misérables... sont autant de classiques gratuitement téléchargeables.
J'en suis un bénéficiaire, car la plupart de ces oeuvres m'ont intimidées étant plus jeune, soit par leur taille soit par leur complexité.
Aujourd'hui je suis content de pouvoir parler d'Edmond Dantes, de Jean Valjean et d'autres encore.
L'ebook, au delà de l'avantage financier, permet de découvrir ou de redécouvrir des oeuvres qui pour certaines seraient restées de vagues titres entendus au détour d'un cours de français.

L'argument "Big brother is watching you"

L'émergence d'une société de l'information et de la communication rend de plus en plus prégnant l'exigence de la protection des donnés personnelles et plus généralement de la vie privée.
Les détracteurs du livre éléctronique n'ont pas oublié de le noter tant ils mettent en avant le manque de transparence de la gestion des livres par la plateforme d'achat. (un précédent douteux plaide en leur faveur)
Mais quel est réellement ce manque de transparence cher à certaine personne ?
Il faut savoir que la loi Européenne protège le consommateur de certaines dérives des géants du Web. Afin de protéger le droit à la vie privée, à l'égard du traitement automatisé des données personnelles, le Conseil de l'Europe a élaboré la "Convention pour la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé des données à caractère personnel".
lien

On peut très bien en rire en disant que ces conditions ne valent que pour ceux qui veulent bien y croire.
Il n'empêche qu'un cadre légal est bien définit. Cela dit on peut très bien "cacher" les livres que l'on possède en se coupant totalement de l'internet. Je serais tout de même curieux de connaitre les moteurs de recherche qu'utilisent ces personnes ainsi que leur serveur de mail...
Cela étant-dit, que critique-t-on réélement lorsque l'on pointe les risques de dérive lié à l'achat de livre éléctronique ? Le support ou les acteurs des plateformes de téléchargement ?
L'ebook n'est en rien responsable de cette situation. Lorsque quelqu'un commet un crime, on ne juge pas l'arme du crime mais bien l'auteur des faits (j'ai quand même l'exemple du taser en tête mais cela reste des cas minoritaire).
Ne jugeons donc pas le livre électronique en tant que responsable de certaines dérives.

L'argument de celui qui n'a rien compris

Il arrive de temps en temps d'entendre, "A quoi me servirait un livre electronique puisque je peux déjà lire sur ma tablette".
L'argument est faible. Peut on penser ne pas acheter de chaussures de sport pour la seule raison que l'on possède déjà des chaussures de marche ?
Ne pas acheter de VTT pour un treck en montagne parce que l'on possède déjà notre mono pignon pour déambuler dans les rues ? Lire sur une tablette n'a rien d'un plaisir. La luminosité est similaire à celle d'un écran d'ordinateur. Je ne sais pas pour vous mais je n'aurais jamais l'idée de lire A la recherche du temps perdu sur un écran d'ordinateur et à fortiori sur une tablette.
Assez ironiquement c'est un des livres qui m'a été offert avec la Nexus 7...
Non, la tablette est adaptée à la lecture d'un certain contenu type article de journaux, page web voire pdf.
A l'inverse le rendu d'un livre électronique se veut très proche de celui du papier. Pas de luminosité et avec ça la possibilité d'accéder à tout moment à un dictionnaire (très pratique dans le cas de lecture en langues étrangères) et de régler la taille de la police (pratique pour les personnes ayant des problèmes de vue).

L'argument sentimental

Je parle d'argument mais en fait il ne suis en rien la logique de l'argumentation.
Il ne se base sur rien de tangible ni de concret.
C'est le fameux " Y a un truc en plus avec le papier, que je ne ressent pas avec le livre électronique." Ce qui est plutôt comique, c'est que la plupart des personnes m'ayant avancé cet argument n'avait jamais essayé (ou si peu) le livre électronique.
J'accepte bien la critique mais encore faut-il qu'elle soit fondée.
On peut apprecier que les livres prennent la poussière dans une bibliothèque ou l'odeur du papier jaunit. En soi ce n'est pas incompatible avec l'achat d'un livre électronique.
Parce que oui il y a des choses en plus avec le format papier.
En premier lieu le poids. Ensuite la place que prenne des livre dans une bibliothèque. Certaine personne les revendent voire les donne mais je ne pense pas qu'ils soient majoritaires.
Les livres de poches n'ont parfois de poche que le nom. Avec un livre electronique peu importe le nombre de page, le nombre de livre, le nombre de Bd, il tiendra toujours dans ma poche pour un poid équivalent à celui d'une nouvelle d'Edgard Poe.
Le format restera toujours le même.
Lire d'une seule main est un luxe non négligeable, surtout lors des heures de pointe dans les transport en commun.

Pour être tout à fait honnête il m'arrive d'acheter des livres papier. Tout simplement parce que le livre électronique n'apporte pas de réponse aux défauts du format papier dans sa globalité.
Il ne peut même pas prétendre à remplacer certaines catégories.
En premier lieux les livres elctroniques ne reproduisent pas pour le moment la couleur. Elément au combien fondamental dans la litérature enfantine par exemple. Des livres comme Elmere l'éléphant pedraient tout leur sens.
De même, pour une question de format, je considère que les livres de tables auront toujours leur place dans une bibliothèque tout autant que les livres illustrés.
Ils occupent une part importante dans l'enfance. Le touché est fondamentale à cet age. Enfin certains livre ne sont pas et ne seront pas édité au format électronique. Trop ancien ou tout simplement hors du circuit d'édition.
Le format papier apparait alors comme l'unique alternative.

Conclusion

J'ai essayé le long de cet article d'exprimer mon ressenti face à une peur non fondée. Celle de voir disparaitre le format papier au profit du format électronique. Le format électronique est un progrès sur de nombreux aspect de la lecture.
Il n'a néanmoins pas vocation à faire disparaitre le format papier mais plutot à le compléter voire le faire évoluer. Ne soyons pas timorés et disons oui à l'évolution de la lecture.

Je finirais cet article par un extrait issu de Gargantua de François Rabelais. « C'est pourquoi fault ouvrir le livre et soigneusement peser ce que y est déduict. [...] Puis, par curieuse leçon et meditation frequente, rompre l'os, et sugcer la substantifique moelle, [...]. » Cessons d'accorder de l'importance au format. Fut-il papier ou electronique l'important est bien la substantique moelle.
J'y ajouterais enfin qu'il faut savoir vivre avec son temps.